Ce qui s’est dit… le 19/05/2014

Un entretien
smart et connecté

Judith Aquien, 30 ans, auteure de Peut-on vivre sans smartphone?, répond aux questions geek de Cheek.

“JE M’AMUSE BEAUCOUP SUR FACEBOOK MAIS PAS SUR TWITTER”

 

À 30 ans, Judith Aquien ose poser la question qui nous hante tous: peut-on vivre sans smartphone? Cette conceptrice de sites, qui a travaillé dans l’édition, à la radio (Sur le Mouv’, elle tenait la chronique hebdo Le fin mot de l’histoire) publie son premier livre, Peut-on vivre sans smartphone?, consacré à notre addiction nécessaire au téléphone portable, devenu indispensable dans de nombreux aspects de notre vie. Qu’il s’agisse de séduire, exprimer ses émotions ou parler de ses enfants, plus rien ne se fait sans lui. Ovniesque, le livre mêle chroniques du quotidien, témoignages d’anonymes (tous prénommés Michel) et analyses philosophiques. C’est d’ailleurs le point fort de l’ouvrage: chaque questionnement apparemment anodin est accompagné d’un court texte de Sénèque, Foucault ou Sartre, éclairant de manière originale et profonde ce que nous prenons pour de simples tics de la vie moderne.

“Ce qui est excluant, c’est lorsqu’une personne reste en dehors du jeu. Un peu comme quand on est le seul fumeur.”

Et d’ailleurs, la question fondamentale sous-jacente n’est plus “peut-on vivre sans smartphone?”, mais comment bien vivre avec? “Il n’y a aucun parti pris pro ou anti,précise Judith Aquien. De la même manière que je suis pour manger gras, je suis pour l’utilisation du smartphone, tout est une question de curseur et de chorus. Si, à un dîner, tout le monde se lance dans un concours de selfies sur Facebook, cela crée une nouvelle forme de sociabilisation. Ce qui est excluant, c’est lorsqu’une personne reste en dehors du jeu. Un peu comme quand on est le seul fumeur.” Entre deux parties de 2048, Judith Aquien a répondu à notre entretien connecté.

 

Geek de la première heure ou geek formée sur le tas?

Ayant 30 ans, j’ai découvert l’existence de Google à 17 ans. Puis je me suis mise sur Caramail avec la fierté de la femme moderne. En vrai, je me suis toujours intéressée à ce qui se passait sur le Web et, dès mes 19 ans, j’ai commencé à écrire une rubrique sur la culture Flash dans le magazine Blast. On parlait des nouvelles collaborations via le Web entre des animateurs Flash et les journalistes, les musiciens, les politiciens, les auteurs, etc. À l’époque, YouTube n’existait même pas, il fallait donc chercher pas mal pour trouver ces vidéos. Avec tout ça, je dirais que j’ai été geek de la première heure…

Plutôt Twitter ou Facebook?

Facebook. Je m’y amuse beaucoup, ce que je n’arrive absolument pas à faire sur Twitter.

Ton site préféré?

En tout cas, celui que je fréquente le plus est Facebook…

Ton appli la plus débile?

Songify. Tu dis une phrase, ça la met en chanson. Totalement débile, je ne sais pas pourquoi je l’ai gardée mais elle est là.

iPhone ou BlackBerry?

À l’heure actuelle, iPhone.

Caramail, Hotmail ou Gmail?

Caramail quand j’étais petite, et Gmail dès 2005.

Pour ou contre la tablette?

Ni pour ni contre. Tout est question de curseur dans l’utilisation qu’on en fait.

Ce que tu ne pourras jamais faire en ligne?

Dormir.

Ce que tu ne peux plus faire autrement qu’en ligne?

Envoyer des mails.

Ce que le Web a le plus changé dans ta vie?

Déjà, il m’a donné un job, puisque je suis UX designer (Ndlr: architecte de sites Internet), et il m’a procuré de la matière pour écrire mon premier livre sur notre relation aux smartphones. C’est plutôt pas mal. Ensuite, il m’a très tôt fait accéder à la création de musiciens, d’artistes, m’a fait connaître des écrivains et autres personnes super, et m’a même apporté des amis ou permis d’en retrouver.

Propos recueillis par Myriam Levain

Peut-on vivre sans smartphone?, Éditions Le Contrepoint, en librairie le 22 mai 2014.