Ce qui s’est dit… le 01/05/2017

Nez part à la conquête du monde anglophone. Premier arrêt : New-York, épisode 2.

Parapharmaperfumary - Day 2. Par Mathieu Chévara.

Après un premier jour “so friendly” avec quelques belles rencontres du petit monde de la parfumerie new-yorkaise, les deux suivants ont été partagés entre la prospection aussi offensive que vaine des pharmacies-parfumeries et l’ouverture du Sniffapalooza Spring Fling 2017. En route.

 

12h30

Après avoir passé près de 6 heures dans un simili-starbuck à l’angle de West Broadway et Chamber Street, à compiler les cartes de visite récoltées la veille et entamer les diverses tâches quotidiennes indispensables, Dominique se lance dans une sélection des points de chute de la tournée du jour. Une professionnalisation s’impose pour ne pas se perdre dans les avenues sans fin de Manhattan. Après Downtown, on rempile pour Midtown.

 

13h00-17h00

Un coup de taxi jaune et nous débarquons à Union Square. La première adresse sur le roadmap de Dominique : Bluemercury. Une sélection assez proche d’un Sephora, du maquillage en veux-tu en voilà. On sort Nez ? On le laisse au fond du sac ? La question va se poser tout l’après-midi. À peine la porte passée, on sait déjà si la revue peut avoir sa place ici ou là. Chez Bluemercury, ce sera sans nous.

 

Passage obligé par le Flatiron, que l’on rebaptise Neziron, du fait de sa forme incroyablement effilée. Voir des nez partout, c’est normal ?

 

On pousse un peu plus à l’ouest jusqu’à New London Pharmacy, où Westhley nous accueille, planté devant une vitrine aussi sélective qu’éclairée. Pas besoin de lui faire un dessin — même si parfois je préférerais griffonner plutôt que fouiller dans les 200 mots d’anglais dont je dispose — pour qu’il saisisse tout de suite l’intérêt de la revue.

 

S’ensuivent quelques pharmacies-parfumeries typiques de la structuration du marché américain. Davantage des fourre-tout que des repères de perfume lovers pointus et curieux. On parvient même à se retrouver chez Scent Elate, une sorte de bouiboui new age dans lequel pendouillent des gris-gris, mais qui cache quelques curiosités qui n’échappent pas à Dominique. Nezothérique.

 

17h30

On remonte vers Central Park, mieux organisés que la veille certes, mais un peu plus dubitatifs sur les possibles futurs points de vente de Nez à New York. Prochain sur la liste : Barneys.

Ce haut lieu du luxe est conforme à sa réputation. Le niveau -1 regorge de flacons, avec un grand corner Frédéric Malle, niché dans un renfoncement. Giovanni, le responsable, se situe entre Robin Williams, Roberto Benigni et Huggy les bons tuyaux. Ajoutons le look du Prince Charles pour la final touch.

 

Il veut une dédicace. On lui explique que ça risque d’être un peu long avant que Jeanne Doré et sa rédaction ne débarquent de Paris pour lui signer son exemplaire. Il s’en fout, il veut sa bafouille, comme celle qu’a laissée Frédéric Malle sur un flacon lors de sa visite la semaine précédente. Qu’à cela ne tienne. On file au 7e pour rencontrer le manager de l’étage qui propose une sélection de livres qui n’attendait que Nez pour être vraiment parfaite.

 

19h00

10 miles parcourus, 25 degrés au bas mot, un manteau d’hiver trop chaud, un sac trop lourd, on a mérité un taxi. Passage à l’hôtel pour chasser les effluves de fennec, repassage de chemise pour Dominique qui n’aime pas que ça fasse un pli, et on franchit le pont de Brooklyn pour le 360 Atlantic Street. Erik, l’un des co-fondateurs de la boutique Twisted Lily a ouvert la soirée aux participants de Sniffapalooza. L’ambiance est au Gin Tonic, on accueille cela comme une bonne nouvelle.

 

Public très hétérogène, soudé par une curiosité commune pour le parfum. On y retrouve Olivia Bransbourg, créatrice française des marques Attache-moi et Sous le manteau, installée à Brooklyn depuis quelques années. On y rencontre aussi Karen et Karen, l’incarnation féminine de Dupont et Dupond, qui ont fondé il y a quinze ans le Sniffapalooza. Brooklyn accueille depuis quelques années des parfumeurs et leurs marques dans ce lieu de perpétuel renouvellement des tendances.

 

L’un d’eux, artiste et créateur perché d’Euphorium Brooklyn, tente de m’expliquer sa démarche alors que j’ai déjà 10 verres de Gin Tonic dans les veines. Je ne garderai donc qu’une impression lointaine de ses histoires olfactives alambiquées, tout comme de ses fragrances. Dodo. Vite. Demain est encore un autre jour.