Ce qui s’est dit… le 27/04/2017

Nez#3 nous plonge en plein vertiges de l’amour

La semaine dernière, parfumeurs, journalistes, fervents amateurs et autres personnes de l'industrie, se pressaient dans l'arrière-salle d'une librairie du Carreau du Temple pour assister au lancement du N°3 de Nez. Un agréable moment porté par la présence de Jean-Claude Ellena, excusez du peu. Par Sophie Normand.

Ce N°3 de Nez, la revue olfactive, nous plonge cette fois-ci en plein “vertiges” de l’amour. Et plus précisément là où le coeur a ses raisons que la raison ignore, en touchant du doigt (ou du nez) les mécanismes du désir, la magie de l’attraction, la chimie de l’attirance.

Un thème que ce nouvel opus explore sous autant d’angles que le corps possède de recoins cachés…. A commencer par le mystère des phéromones, (fantasme ou intox?), mais aussi celui de l’odeur de l’être aimé: où se lovent ces vecteurs d’effluves qui agissent sur nous tel un véritable philtre d’amour?

Les parfums ont-ils un sexe? Nous menant de l’Antiquité aux linéaires bien rangés des Séphora en passant par les débuts de la parfumerie moderne, Jeanne Doré, Eugénie Briot et Denyse Beaulieu abordent la question du genre du parfum, qui n’a de cesse de brouiller les pistes pour mieux se réinventer. Yohan Cervi nous transporte d’ailleurs près d’un siècle en arrière, en pleines Années Folles, où les parfums de “garçonnes” étaient à la mode.

 

S’il puise ses racines dans les divinités de l’Antiquité, le parfum a souvent été habillé d’une aura de séduction, qui confine presque à la sorcellerie dans les écrits anciens. Le parfum pour attirer l’autre dans ses filets… Une posture dont use largement l’industrie du parfum depuis ses débuts, (et d’autant plus aujourd’hui, à mesure que l’imaginaire autour d’une fragrance s’appauvrit au profit d’une logique commerciale à court terme). Au fil d’interviews d’experts, Delphine de Swardt analyse les ressorts de cette tendance omniprésente. Guillaume Tesson mène quant à lui son enquête sur le terrain, des couloirs des cabarets de strip-tease aux boutiques érotiques, sans oublier les marques de parfum jouant ouvertement la carte du parfum comme élixir de désir.

 

La revue nous invite aussi à flâner côté jardin, nous mettant le nez au coeur des fleurs, qui exhalent de suaves effluves… à des fins de reproduction. On reste dans le thème.

Amour toujours, Nez nous propose de « faire une virée à deux, tous les deux sur les chemins”, le temps d’un road trip, rythmé par les odeurs de l’automobile, décortiquées par Béatrice de Boisserie.

 

Enfin, pour achever de nous mettre l’eau à la bouche, le magazine nous emmène sur la route de la gousse à Madagascar. Matière sensuelle s’il en est, tantôt gourmande, tantôt cuirée, liquoreuse ou boisée, l’absolue de vanille nous vient d’un long processus de fabrication, de la pollinisation de la plante à l’extraction aux solvants volatils, en passant par un long temps de séchage au soleil, puis dans des caisses en bois…  De la récolte à l’obtention de l’absolue de vanille, pas moins de 18 mois de travail suivi par des mains expertes sont nécessaires, d’où son prix assez élevé (plus de 4000 euros le kilo). Mais je  laisse le reportage de Cécile Clouet  vous emporter au large de l’Océan Indien pour en apprendre plus…

Bien d’autres dossiers viennent compléter ce nouveau numéro, à l’image de la critique des nouveautés et des coups de coeur de la rédaction, ou encore de l’interview de Francis Kurkdjian, rondement menée par Sarah Bouasse.

Bref, vous l’aurez compris,  la lecture de ce nouveau numéro du magazine bi-annuel vous mènera par le bout du nez….