Ce qui s’est dit… le 28/09/2017

Le parfum est une chose mentale

"Par les temps qui courent" par Marie Richeux

Jean-Claude Ellena : « Le soleil, c’est ça, c’est la violence de l’odeur ».

Grande figure de la parfumerie contemporaine, conseiller artistique de la maison Hermès, il signe un livre de souvenirs : « L’Écrivain d’odeurs » (éd. Nez Littérature).

Le parfum est une chose mentale. Une chose incroyablement sensorielle donc mentale. Comme le langage. L’odeur aussi bien que le mot laisse une trace tenace. Le mot comme l’odeur projette avec force dans un espace. Est-ce pour cela, dans un cas comme dans l’autre, qu’il est si difficile de toucher à la justesse? L’expérience souvent, invite à dénuder, réduire. Aussi, si les premiers grands parfums de Jean-Claude Ellena dépassaient la centaine d’essences, les plus récents se concentrent sur une dizaine d’entre elles…

« Je suis plutôt un timide, je me réfugie dans mon imaginaire. C’est par les sens que je découvre la vie, et pas par la raison, l’école.

Il y a un chemin à construire, dont on ne sait pas la finalité. Un parfum, tant qu’il ne correspond pas à l’idée que j’ai dans la tête, (…) tant que ça n’exprime pas ce que j’ai envie de dire, jusqu’au fameux « à soi-même »: « Est-ce que tu me parles? », il faut jeter, ça fait partie du jeu, c’est un découragement passager.

Prendre le temps, c’est l’élément principal pour arriver à construire quelque chose qui tienne la route, et revenir, revenir, revenir… A nouveau, la notion de choix : choisir de s’arrêter quand on a examiné tous les possibles. »