Ce qui s’est dit… le 22/11/2013

Pénis Atlas” :
la bible du pénis s’allonge

Des sexologues norvégiens ont immortalisé une centaine d’organes masculins sous toutes leurs formes pour créer un “atlas du pénis”, dont une édition “augmentée” est sortie cette année.

Le pénis rend l’homme heureux”. Voilà qui résume bien la pensée des quatre auteurs du livre Pénis Atlas, publié en 2005, et qui se décline aujourd’hui en une “nouvelle édition augmentée”. Dans leur préface, Benestad, Keller, Aakvag et Hardeberg n’y vont pas avec le dos de la cuillère. “Nous souhaitons, grâce à cet atlas, donner des repères permettant à chaque homme d’être fier de son pénis, pas seulement parce qu’il est capable de se dresser, mais parce qu’il continue à l’humanité de celui à qui il appartient.” En toute humilité.

 

L’Histoire du pénis, avec un grand H

Paradoxalement, la couverture du livre (un pénis au repos en gros plan) a tout de même été recouverte par une jaquette plus soft : un slip en coton bien rempli également immortalisé de très près. On glousse d’abord en tournant les pages de cet énorme pavé de 235 pages, dont le tiers est recouvert de photographies d’organe masculin.

Mais le livre se veut également pédagogique : on y trouve toute une partie sur l’histoire du pénis, de l’Antiquité à sa place dans les religions juive et chrétienne, ainsi que des schémas d’anatomie et des “conseils d’utilisation” croustillants. Un (probablement faux) courrier des lecteurs, qui s’étend sur soixante-dix pages, clôt l’ouvrage.

 

Décomplexer les hommes

Au-delà d’une bonne idée de cadeau de Noël pour votre belle-mère, lePénis Atlas est aussi un livre censé “décomplexer” les hommes, qui doivent faire face à de nombreux “a priori” et rumeurs sur la taille, largeur ou encore la forme de leur organe. Une idée qui n’est pas sans rappeler le Large Labia Project, un site internet qui encourage les femmes à soumettre des photos de leur sexe dans le but de montrer qu’il n’y a pas de “vagin normal”.

Un bémol : le Pénis Atlas, qui recense une centaine de sexes masculins, ne compte qu’un ou deux organes qui ne sont pas blancs. Même si les séances photo ont eu lieu en Norvège, on se serait attendu à plus de diversité.

De même pour le discours tenu par les auteurs du livre, qui ne s’adressent quasiment qu’à des hommes hétérosexuels : toutes les explications et les conseils sont dispensés par rapport à des supposées relations amoureuses et sexuelles avec des femmes.

Une question demeure : si une photo vaut autant que mille mots, combien valent cent photos de bites ? Vous avez quatre heures.

Marie Turcan